Sanseverino
SANSEVERINO
Il y a eu ces derniers mois Beber project vol 1 : hommage à François Béranger, suivi de Sanseverino & Tangomotán. Deux albums relativement différents comme on le voit – et on l’entend. Et puis, comme souvent chez Sanseverino, un nouveau projet a vu le jour, né de l’envie d’aller
arpenter d’autres lieux, de se nourrir d’autres musiques, de se battre avec d’autres mots. Un album simple, dit-il, qui permet plus facilement d’élaborer une tournée. « Partir sur les routes avec un big band, c’est tout de même compliqué en ce moment... ». De l’art des contraintes pour retrouver la
liberté. Voilà donc LES DEUX DOIGTS DANS LA PRISE : un trio blues-rock-funk avec basse (François Puyalto), batterie (Stéphane Huchard), guitare-chant (Sanseverino). « Après cette année difficile, il faut espérer que la scène n’est plus très loin. Les concerts vont reprendre. Il faut donc être prêt à bondir et rester combattif. C’est l’état d’esprit dans lequel j’étais et dans lequel je suis toujours : ne pas baisser la garde et remonter sur le ring. »
C’est un album, selon Sanseverino qui « laisse de la place aux instruments. » Le groupe a répétépendant quasiment un an à cause, ou grâce, à la situation sanitaire. « Nous avons essayé de
retourner le confinement à notre avantage : nous avons beaucoup travaillé, essayé plein de versions, testé des intros, jeté des impros... Quand nous sommes venus enregistrer, nous étions fin prêts.... Mais d’autres idées sont venues au moment de jouer ensemble. En studio tout s’entend mieux. J’ai laissé une petite part à la post-production en injectant quelques sons un peu bizarres pour nourrir les morceaux. Il y a eu des invités, venus sans avoir répété auparavant : l’un joue du synthé (Xavier Tribolet), l’autre du saxo basse (Fred Gastard) et ils ont eux aussi réinventé des morceaux. ».
Les deux albums précédents de Sanseverino s’illustraient par des textes homogènes, les chansons de Béranger pour l’un (évidemment !), l’esthétique et l’univers du tango pour l’autre. «Cette fois, l’humeur est plus vagabonde. Pendant le confinement, j’écrivais un texte par jour : l’ambiance de la maison, de la cour, de la rue... Le thème c’est l’engagement citoyen. Le mien s’entend. »
Sanseverino et ses musiciens ont enregistré LES DEUX DOIGTS DANS LA PRISE en février, au studio Pigalle, à Paris. « C’est vraiment agréable de respirer l’ambiance d’un studio et de retrouver ses sensations. Maintenant, il faut remonter sur scène, partir sur les routes, entendre les bruits d’une salle, frémir aux premiers applaudissements. C’est mon quatorzième album, j’ai toujours peur, je suis toujours ému, comme à mes débuts mais quand ça démarre... »